Résumé du sermon du Calife

Trahison de la tribu Banou Nadir

Résumé du sermon du vendredi 21 juin 2024 prononcé par Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.).

Après avoir récité le Tashahhud, le Ta‘awwuz et la Sourate al-Fatiha, Sa Sainteté (a.b.a) a déclaré qu’il va continuer de mentionner des incidents par rapport à la tribu juive Banou Nadir et leur plan d’assassiner le Saint Prophète (s.a.w.).

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que c’est Dieu qui a protégé le Saint Prophète (s.a.w.) Qui lui a informé du complot juif par révélation divine. Dès qu’il en a eu connaissance, le Saint Prophète (s.a.w.) s’est retourné vers Médine. Les compagnons l’ont rejoint plus tard, où il les a informés de ce qui s’était passé.

Un Juif, entendant le complot de Banou Nadir de tuer le Saint Prophète (s.a.w.), leur demanda ce qu’ils faisaient. Ils lui répondirent qu’ils prévoyaient de tuer le Saint Prophète Mohammad (s.a.w.). L’homme leur demanda s’ils savaient où il était, et ils lui indiquèrent qu’il était assis tout près. Le Juif les informa qu’il venait de voir le Saint Prophète (s.a.w.) entrer dans Médine. En entendant cela, les Juifs des Banou Nadir furent stupéfaits.

Face au retard du Saint Prophète (s.a.w.) à rejoindre ses compagnons auprès des Banou Nadir, Abou Bakr (r.a.) a supposé qu’il devait avoir reçu un commandement divin et a donc commencé à retourner vers Médine. En chemin, ils furent informés que le Saint Prophète (s.a.w.) venait d’entrer dans la ville. À leur arrivée, le Saint Prophète (s.a.w.) les informa du complot des Juifs. Il ne l’avait pas fait plus tôt car il n’y avait pas de menace immédiate pour eux et il savait que ses compagnons finiraient par venir le retrouver. C’est à cette occasion que le verset coranique suivant fut révélé :

« Ô vous qui croyez ! Rappelez-vous la grâce d’Allāh sur vous quand un peuple voulait lever la main sur vous ; mais Allāh retint leurs mains contre vous ; et craignez Allāh, et c’est en Allāh que les croyants doivent mettre leur confiance. » Le Saint Coran, 5:12

Sa Sainteté (a.b.a.) a ensuite cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui écrit:

« D’un premier regard, ils semblaient joyeux de l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) et lui demandèrent de s’asseoir pendant qu’ils allaient chercher l’argent. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’assit donc à l’ombre d’un mur avec ses compagnons, tandis que les Banou Nadir se mirent d’un côté pour délibérer. Ils donnèrent l’impression d’organiser le paiement, mais en réalité, ils complotaient, voyant là une occasion parfaite. Ils se dirent que Mohammad (s.a.w.), assis à l’ombre d’une maison, dos au mur, pourrait être éliminé d’un seul coup si quelqu’un montait sur le toit par l’autre côté et lui jetait une grosse pierre dessus. Parmi les Juifs, un certain Salam bin Mashkam s’opposa à cette idée, arguant qu’il s’agissait d’un acte de trahison violant les termes de leur accord avec le Saint Prophète (s.a.w.), mais les autres ne l’écoutèrent pas. Finalement, un Juif nommé Amr bin Jahhash monta sur le toit de la maison avec une grosse pierre, prêt à la faire tomber sur le Saint Prophète (s.a.w.). Mais Dieu, dans Sa grandeur, informa le Saint Prophète (s.a.w.) de ce sinistre complot par révélation. Le Saint Prophète (s.a.w.) se leva immédiatement, ce qui fut si inattendu que ses compagnons, tout comme les Juifs, pensèrent qu’il s’était levé pour une affaire urgente. Ils restèrent donc calmement assis attendant son retour. Cependant, le Saint Prophète (s.a.w.) se dirigea immédiatement vers Médine. Les compagnons l’attendirent un certain temps, mais, inquiets de ne pas le voir revenir, ils se levèrent et partirent à sa recherche, finissant par arriver à Médine. C’est alors que le Saint Prophète (s.a.w.) les informa du dangereux complot des Juifs. »

(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, pp. 378-379)

Après avoir réalisé que le Saint Prophète (s.a.w.) était parti, les Juifs de Banou Nadir ont commencé à ressentir beaucoup de honte. Un homme juif a juré par la Torah et a dit que le Saint Prophète (s.a.w.) avait sans doute reçu une révélation l’informant de leurs complots. Il a déclaré avec certitude que Mohammad (s.a.w.) était le Prophète de Dieu, le Sceau des Prophètes. Il a affirmé que la Torah elle-même avait prédit qu’il naîtrait à La Mecque et émigrerait à Médine. Les caractéristiques prédites dans la Torah de ce prophète à venir correspondent exactement au Saint Prophète (s.a.w.). L’homme déclara qu’il ne voyait que deux options : soit accepter l’Islam et devenir des compagnons du Saint Prophète (s.a.w.), restant ainsi protégés et continuer à demeurer sur leurs terres, mais les Juifs de Banou Nadir ne pouvaient plus y rester, soit de l’accepter lorsqu’ils seront expulsés de leurs terres par le Saint Prophète (s.a.w.), il leur permettrait ainsi de conserver leurs richesses et leurs biens. Les Juifs de Banou Nadir choisirent cette dernière option.

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué qu’une fois de retour à Médine, le Saint Prophète (s.a.w.) rendit son verdict : les Banou Nadir devaient être expulsés du territoire. Il convoqua Muhammad bin Maslamah (r.a.) et lui confia la mission de leur transmettre ce message. En arrivant chez les Banou Nadir, il leur rappela du jour où ils lui avaient offert de la nourriture et lui avaient demandé pourquoi il n’acceptait pas le judaïsme, car le prophète annoncé allait bientôt venir à eux. Il serait gentil, éradiquerait les ennemis de la vérité, aurait les yeux rougis, viendrait du Yémen, chevaucherait un chameau, porterait un turban, se contenterait de quelques morceaux de pain sec, aurait une épée suspendue au cou et parlerait avec sagesse et intelligence. Les Juifs reconnurent avoir dit ces choses. Muhammad bin Maslamah (r.a.) les informa alors qu’en raison de leur trahison, le Saint Prophète (s.a.w.) avait ordonné leur expulsion de Médine et qu’ils avaient dix jours pour partir.

Les tentatives malveillantes d’Oubayy bin Souloul alors que les Juifs se préparent à la guerre

Pendant que les Juifs de Banou Nadir se préparaient à partir, Abdullah bin Oubayy bin Souloul, chef des hypocrites, leur envoya un message les encourageant à rester dans leurs forteresses. Il leur promit d’envoyer 2 000 hommes qui se sacrifieraient dans le cas où les musulmans attaqueraient les Juifs, les empêchant ainsi d’atteindre les Juifs de Banou Nadir. Il ajouta que si les Juifs devaient finalement partir, il les accompagnerait. Cette hypocrisie et cette machination ont été mentionnées dans le Saint Coran, où Allah le Tout-Puissant déclare :

« N’as-tu pas vu ceux qui sont hypocrites ? Ils disent à leurs frères qui refusent de croire parmi les Gens du Livre : « Si vous êtes chassés, nous sortirons assurément avec vous, et nous n’obéirons jamais à qui que ce soit contre vous ; et si on se bat contre vous, nous vous aiderons assurément. » Le Saint Coran 59:12

Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté qu’Abdullah bin Oubayy bin Souloul a envoyé de nombreux messages à Houyyay, qui a fini par être convaincu et a déclaré qu’il informerait le Saint Prophète (s.a.w.) de leur refus de partir. Cependant, Salam bin Mashkam a imploré Houyyay de reconsidérer sa décision, soulignant que le Saint Prophète (s.a.w.) était véritablement le Prophète et que leur refus de l’accepter était uniquement dû à leur inimitié. Il lui a assuré qu’ils pourraient conserver leurs richesses et celles issues de leurs terres, de sorte que même en partant, ce serait comme s’ils n’étaient jamais partis. Cependant, il a averti Houyyay que si le Saint Prophète (s.a.w.) les assiégeait, ils ne survivraient pas. Il a insisté sur le fait qu’Abdullah bin Oubayy n’était qu’un menteur et qu’il ne les aiderait jamais le moment venu. Il lui a rappelé qu’il avait fait la même chose avec les Banou Quainouquah : il avait promis de les aider si les musulmans les assiégeaient, mais quand le moment était venu, il était resté chez lui sans rien faire. Malgré cela, et malgré les supplications d’autres juifs âgés qui avertissaient Houyyay qu’il menait les Banou Nadir à leur perte, il refusa d’écouter raison. Par conséquent, un message fut envoyé aux musulmans indiquant que les Banou Nadir ne partiraient pas.

À la réception de ce message, le Saint Prophète (s.a.w.) a considéré que les Banou Nadir avaient déclaré la guerre, et les compagnons ont immédiatement commencé les préparatifs. Abdullah bin Oubayy, informé de la situation, a annoncé qu’il enverrait un message à ses compatriotes pour qu’ils rejoignent les Banou Nadir dans leurs forteresses. Cependant, le messager juif a également remarqué que le fils d’Abdullah bin Oubayy était revêtu d’une armure, prêt à rejoindre l’armée musulmane. Malgré ces nouvelles et la réaction du Saint Prophète (s.a.w.), Houyyay persistait dans le déni.

Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui écrit : 

« Le Saint Prophète (s.a.w.) appela Muhammad bin Maslamah (r.a.), un chef de la tribu Aus, et lui dit : « Rends-toi chez les Banou Nadir et parle-leur de cette situation. Dis-leur que puisqu’ils sont allés trop loin dans leurs actes de méfaits et que leur trahison a atteint son paroxysme, il n’est plus convenable qu’ils restent à Médine. Il est préférable qu’ils quittent Médine et s’installent ailleurs. »

Le Saint Prophète (s.a.w.) leur accorda un délai de dix jours.

Lorsque Muhammad bin Maslamah (r.a.) se rendit auprès d’eux, les Banou Nadir se montrèrent arrogants et déclarèrent : « Dites à Mohammad (s.a.w.) que nous ne sommes pas disposés à quitter Médine, qu’il fasse ce qu’il veut. » En recevant cette réponse, le Saint Prophète (s.a.w.) s’exclama spontanément : « Allah est le plus Grand, il semble que les Juifs soient prêts à la guerre. » Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna alors aux musulmans de se préparer et partit affronter les Banou Nadir avec un groupe de ses compagnons. »

(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), vol. 2, pp. 379-380)

Siège de la forteresse de Banou Nadir

Sa Sainteté (a.b.a.) a partagé qu’une fois les musulmans rassemblés, le Saint Prophète (s.a.w.) se dirigea avec eux vers Banou Nadir, confiant le drapeau musulman à Ali (r.a.). Arrivé à sa destination, le Saint Prophète (s.a.w.) dirigea la prière dans une plaine dégagée. Pendant ce temps, les Banou Nadir commencèrent à lancer des pierres depuis le sommet de leur forteresse. Après la prière, le Saint Prophète (s.a.w.) rentra chez lui, laissant Ali (r.a.), ou selon d’autres récits Abou Bakr (r.a.), à la tête de l’armée. Les musulmans passèrent la nuit à assiéger les Banou Nadir. Le Saint Prophète (s.a.w.) revint pour diriger la prière du matin. Un archer juif frappa la tente du Saint Prophète (s.a.w.) d’une flèche, ce qui le poussa à déplacer sa tente hors de portée. À la tombée de la nuit, Abdullah bin Oubayy ne vint pas aider les Banou Nadir et n’envoya personne. Houyyay comprit qu’il avait été trompé. Entre-temps, les musulmans réalisèrent qu’Ali (r.a.) avait disparu. Peu après, il revint avec la tête de l’homme qui avait atteint la tente du Saint Prophète (s.a.w.).

Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionner qu’il poursuivrait le récit de ces événements dans le futur.

Se tenir coude à coude lors de la prière

Sa Sainteté (a.b.a.) a été informée que certaines personnes ne se collaient pas à leurs voisins lorsqu’elles priaient, laissant des espaces dans les rangs. Il a rappelé que la période de distanciation sociale liée au Covid est terminée et qu’il est désormais essentiel de prier en rangs serrés, épaule contre épaule.

Résumé préparé par La Revue des Religions.

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que les Banou Nadir étaient une famille ou tribu juive de Médine. À l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.) à Médine, leur chef était Houyay bin Akhtab, sixième descendant de Nadir bin Naham, qui donna son nom à la tribu. Safiyyah (r.a.), l’épouse bénie du Saint Prophète (s.a.w.), était la fille de Houyay bin Akhtab. Il est rapporté que la lignée de Houyay remontait à Aaron (a.s.), frère de Moïse (a.s.). La tribu Banou Nadir se situait à environ 800 mètres de Qouba, juste avant la ville de Médine.

L’expédition de Banou Nadir a eu lieu en Rabi’ al-Awwal de l’an 4 de l’Hégire. Certaines narrations la situent avant la bataille d’Uhud, mais l’Imam Boukhari a également rapporté des récits selon lesquels elle aurait eu lieu après la bataille d’Uhud et l’expédition de Bir-e-Ma’unah.

Événements ayant conduit à l’expédition de Banou Nadir

La raison de l’expédition de Banou Nadir s’est produite juste avant la bataille d’Uhud. Les Qouraysh de La Mecque ont écrit à Abdullah bin Oubayy bin Saloul et à d’autres idolâtres des tribus Aus et Khazraj, leur reprochant d’avoir accueilli leur ennemi. Ils les ont exhortés à combattre les musulmans ou à les expulser, faute de quoi les Qouraysh attaqueraient eux-mêmes Médine. À la réception de ces lettres, les destinataires ont envisagé de combattre les musulmans. Étant informé de leurs intentions, le Saint Prophète (s.a.w.), accompagné de quelques compagnons, rencontra les chefs de Médine et leur expliqua qu’ils devaient faire preuve de raison plutôt que de céder aux menaces des Qouraysh. Finalement, ils acceptèrent.

Après la bataille de Badr, les Qouraysh ont écrit aux Juifs de Médine, leur rappelant qu’ils disposaient d’armes et de forteresses et qu’ils devaient combattre le Saint Prophète (s.a.w.), au risque d’être attaqués et de voir leurs femmes capturées. Les Banou Nadir, cherchant déjà un prétexte pour nuire aux musulmans, ont alors décidé de tromper le Saint Prophète (s.a.w.). Ils envoyèrent donc un message au Saint Prophète (s.a.w.) lui proposant de le rencontrer en terrain neutre, accompagné de 30 compagnons, pour discuter avec 30 de leurs érudits et échanger leurs points de vue. Lorsque les deux parties arrivèrent sur les lieux, les Juifs réalisèrent qu’avec 30 compagnons prêts à se sacrifier pour lui, il serait difficile d’attaquer le Saint Prophète (s.a.w.). Ils envoyèrent alors un autre message, arguant qu’une conversation à 60 serait difficile et proposant que trois personnes de chaque côté viennent s’entretenir. La proposition fut acceptée, mais les trois Juifs désignés pour l’entretien portaient chacun un poignard, avec l’intention d’attaquer le Saint Prophète (s.a.w.). Ce dernier, prêt à se rendre au rendez-vous, était en chemin lorsqu’une femme bienveillante des Banou Nadir informa un musulman du complot juif. L’information fut transmise au Saint Prophète (s.a.w.) avant qu’il n’atteigne le lieu de rencontre, et il retourna à Médine.

Sa Sainteté (a.b.a.) a ajouté qu’une autre raison de cette expédition était que les Banou Nadir avaient écrit aux Qouraysh, les incitant à combattre les musulmans. Ils les avaient même informés de certaines faiblesses dans les défenses musulmanes. Une autre raison était qu’en revenant de Bir-e-Ma’unah, Amr bin Oumayyah Damri (r.a.) atteignit Qanat, situé entre Médine et Uhud, où il rencontra deux membres de la tribu Banou Amir. Le Saint Prophète (s.a.w.) avait un traité de paix avec eux, et ils se joignirent à Amr (r.a.), mais pendant leur sommeil, il les tua tous les deux. Informé de cela, le Saint Prophète (s.a.w.) fut mécontent et rappela qu’ils étaient en paix avec cette tribu. Amr (r.a.) dit qu’il n’était pas au courant de ce traité. On lui ordonna de restituer leurs biens à la famille des victimes et d’offrir le prix du sang. Quelques jours plus tard, le Saint Prophète (s.a.w.) se rendit chez les Banou Nadir avec quelques compagnons et leur demanda de l’aide pour payer le prix du sang, car le traité entre les musulmans et les Banou Nadir stipulait qu’ils s’entraideraient dans ce genre de situation.

Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) :

« Les experts en hadith et sirat divergent quant aux causes ayant conduit à cette Ghazwah, entraînant des désaccords sur sa datation. Ibn Ishaq et Ibn Sa’d, que j’ai suivis ici sans investigation particulière, situent la Ghazwah de Banou Nadir après la bataille d’Uhud et l’incident de Bi’r-e-Ma’unah. À l’appui de cette thèse, ils rapportent qu’en rentrant à Médine, Amr bin Oumayyah Damri (r.a.), capturé puis libéré par les mécréants lors de l’incident de Bi’r-e-Ma’unah, rencontra deux hommes de la tribu Banou Amir, qui avaient conclu un traité avec le Saint Prophète (s.a.w.). Ignorant de ce traité, Amr les tua, profitant de l’occasion pour venger les martyrs de Bi’r-e-Ma’unah, dont la mort était imputée à un chef des Banou Amir, Amir bin Toufail, bien que, comme mentionné précédemment, le peuple Banou Amir lui-même se soit abstenu de ce meurtre. À son retour à Médine, Amr bin Oumayyah (r.a.) relata l’intégralité des faits au Saint Prophète (s.a.w.), y compris le meurtre des deux hommes. Apprenant du meurtre, le Saint Prophète (s.a.w.) fut très mécontent de l’acte d’Amr bin Oumayyah (r.a.), et déclara : « Ils étaient nos alliés ». Il envoya immédiatement le prix du sang des deux hommes à leurs familles respectives. Cependant, comme le peuple Banou Amir était allié des Banou Nadir, eux-mêmes alliés des musulmans par traité, les Banou Nadir devaient également supporter une part égale du prix du sang. Ainsi, accompagné de quelques compagnons, le Saint Prophète (s.a.w.) se rendit auprès des Banou Nadir et, leur expliquant toute l’affaire, leur demanda leur part du prix du sang… La plupart des historiens ont adopté cette narration, qui est devenue largement connue et prédominante dans l’histoire. Cependant, une narration authentique transmise par l’Imam Zuhri vient la contredire. Cette narration indique qu’après la bataille de Badr (l’année et le mois exacts ne sont pas connus), les chefs des Qouraysh ont écrit aux Banou Nadir : « Déclarez la guerre à Muhammad (s.a.w.) et aux musulmans, ou nous vous ferons la guerre. » Suite à cela, les Banou Nadir se sont consultés et ont décidé d’assassiner le Saint Prophète (s.a.w.) par ruse. Ils ont donc projeté de l’inviter sous un prétexte quelconque, puis de trouver une occasion de le tuer. Ils ont ainsi envoyé un message au Saint Prophète (s.a.w.) pour organiser un dialogue religieux entre lui et leurs érudits. 

Ils prétendirent que si la vérité du Saint Prophète (s.a.w.) leur était démontrée, ils l’accepteraient. Ils proposèrent donc au Saint Prophète (s.a.w.) de venir avec trente compagnons pour un échange de vues religieuses avec trente érudits juifs. Tout en transmettant ce message au Saint Prophète (s.a.w.), ils consolidèrent leur complot et se préparèrent en conséquence. Ils complotèrent que, dès l’arrivée du Saint Prophète (s.a.w.), ces mêmes « érudits », munis secrètement de poignards, trouveraient une occasion de l’assassiner. Cependant, une femme de la tribu des Banou Nadir informa à temps son frère, un ansar, des intentions maléfiques de son peuple. Le Saint Prophète (s.a.w.) venait à peine de quitter sa résidence lorsqu’il reçut cette nouvelle et fit demi-tour. Il ordonna immédiatement la mobilisation et se dirigea vers les forteresses des Banou Nadir. Dès son arrivée, il les assiégea et envoya un message à leurs chefs, les informant que, compte tenu des circonstances révélées, ils ne pouvaient plus rester à Médine, à moins de conclure un nouveau traité avec lui et de lui garantir qu’ils ne violeraient plus leur engagement et ne le trahiraient plus. Les Juifs, cependant, refusèrent catégoriquement de conclure un nouveau traité, et ainsi la guerre commença. Les Banou Nadir, avec arrogance, se réfugièrent dans leurs forteresses. Le lendemain, le Saint Prophète (s.a.w.) reçut des nouvelles, ou peut-être devina-t-il d’après les circonstances, que l’autre tribu juive, les Banou Quouraiza, montrait également des signes de rébellion. Le Saint Prophète (s.a.w.) prit un détachement et marcha vers les forteresses des Banou Quouraiza, qu’il assiégea également. Voyant leur secret éventé, les Banou Quouraiza furent pris de peur et, implorant le pardon, conclurent un nouveau traité de paix et de sécurité, ainsi qu’une alliance mutuelle avec le Saint Prophète (s.a.w.). Sur ce, le Saint Prophète (s.a.w.) leva le siège et retourna aux forteresses des Banou Nadir. Ces derniers, cependant, persistèrent dans leur obstination et leur hostilité, et un véritable état de guerre s’installa.

Voici les deux narrations divergentes concernant la cause de la ghazwah de Banou Nadir. D’un point de vue historique, la seconde narration est plus précise et authentique, et d’autres récits la corroborent également. Cependant, la première narration a été plus largement acceptée par les historiens, et divers ahadith authentiques y font également allusion. Ainsi, bien que l’Imam Boukhari ait donné la priorité au récit de Zuhri, il a tout de même mentionné le prix du sang des deux membres de la tribu Amir qui furent tués. Par conséquent, selon nous, si les deux récits sont jugés corrects et combinés, il n’y a pas de contradiction. Cependant, en ce qui concerne la datation de cette ghazwah, il faut privilégier l’un des deux récits, car sur ce point, les deux ne peuvent être exacts. Il semble qu’à plusieurs reprises, les Banou Nadir aient provoqué des causes de guerre, et le Saint Prophète (s.a.w.) leur a accordé un répit et les a traités avec indulgence. Cependant, lorsque la cause finale est survenue après l’incident de Bi’r-e-Ma’unah, le Saint Prophète (s.a.w.) leur a rappelé tous leurs complots précédents et a finalement pris des mesures militaires contre eux. En d’autres termes, toutes les causes mentionnées sont correctes en soi, mais le facteur décisif fut l’incident du prix du sang réclamé pour les deux hommes tués de la tribu Banou Amir. Dieu seul connaît la vérité absolue. »

(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (saw), Vol. 2, pp. 377-381)

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait d’évoquer ces événements dans le futur.

Un appel à la prière

Sa Sainteté (a.b.a.) a de nouveau appelé à prier pour les ahmadis au Pakistan, qui sont confrontés à de nouvelles difficultés. Il a prié pour qu’Allah les délivre rapidement des griffes de ces personnes cruelles et améliore leur situation. Ils sont harcelés pour les moindres raisons.

Prières funéraires

Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé qu’il dirigerait les prières funéraires in absentia des personnes suivantes :

Ghulam Sarwar et Rahat Ahmad Bajwa

Ils étaient tous deux de Sadoullapour et ont été martyrisés le 8 juin. Un ennemi de l’Ahmadiyya a ouvert le feu sur eux, les martyrisant l’un après l’autre. Ghulam Sarwar quittait la mosquée pour rentrer chez lui après la prière lorsqu’il a été approché par cet ennemi qui a ouvert le feu, visant sa tête et entraînant son martyre. L’agresseur s’est ensuite rendu dans une autre partie du village et a ouvert le feu sur Rahat Ahmad Bajwa. L’assasin a été arrêté plus tard et a avoué son crime, affirmant avoir agi ainsi pour accéder au paradis et qu’il n’aurait pas hésité à tuer d’autres ahmadis s’il en avait vus. Tel est l’enseignement que les religieux enseignent aux gens. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah les punisse vite.

Ghulam Sarwar

Ghulam Sarwar Shaheed était assidu dans ses cinq prières quotidiennes, ainsi que dans les prières et les jeûnes volontaires. Il était passionné par la récitation du Saint Coran et l’étude de la littérature de la communauté. Il faisait l’aumône chaque jour et aidait les nécessiteux en secret. Il a servi la communauté locale à différents titres et avait une passion pour inviter les gens vers Dieu. Plusieurs personnes ont pu accepter l’Ahmadiyya grâce à ses efforts. Il a également été emprisonné quelques jours en raison de sa foi. Il aspirait à rendre un tel service que son nom serait inscrit dans l’histoire. Ce désir a été exaucé. Il laisse derrière lui son épouse, deux fils et quatre filles. Il a fait preuve d’une obéissance exemplaire envers ses responsables dans la communauté, ne laissant jamais les griefs personnels interférer. Il aimait le Califat et était passionné par la lecture des livres du Messie Promis (a.s.). Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah élève son statut et permette à la vertu de perdurer dans sa descendance.

Rahat Ahmad Bajwa

Rahat Ahmad Bajwa attendait à la station de bus lorsque l’agresseur a ouvert le feu sur lui, le martyrisant d’une balle dans la tête. Chaque fois qu’un ahmadi était martyrisé, il exprimait combien ils étaient chanceux. Il avait un amour particulier pour le Califat. Il était très jovial et même si quelqu’un l’approchait de manière négative, il répondait positivement. Il était toujours présent lorsqu’on l’appelait pour un service. Il souhaitait consacrer sa vie au service des invités du Messie Promis (a.s.). Il mettait toujours en garde contre la déloyauté envers la communauté. Il laisse dans le deuil ses parents, sa femme et deux jeunes filles.

Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah accorde à ces martyrs une place élevée au Paradis, leur accorde pardon et miséricorde, et donne à leurs proches patience et courage tout en les gardant sous Sa protection.

Malik Muzaffar Khan Joiya

Il était le père d’un missionnaire en poste à Hawaï, qui n’a pas pu assister aux funérailles en raison de problèmes de documents de voyage. Il possédait de nombreuses qualités vertueuses et avait lui-même accepté l’Ahmadiyya dans sa jeunesse, ce qui avait provoqué un changement radical en lui. Il avait ensuite noué un lien fort avec Dieu et a mené une vie exemplaire. Il a servi la communauté à divers titres. Il ne s’est jamais plaint des responsables de la communauté et enseignait même à les traiter avec le plus grand respect. Il conseillait à tous ses enfants de faire leurs contributions financières avant même qu’on ne le leur rappelle. Sa Sainteté (a.b.a) a prié pour qu’Allah lui accorde pardon et miséricorde, élève son statut et permette à ses enfants de perpétuer l’héritage de ses vertus.

Résumé préparé par La Revue des Religions.

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