Femme

Orgueil et Préjugés et la loi islamique sur l’héritage

Les femmes dans les pays musulmans héritaient de biens depuis plus de 1000 ans à une époque où les femmes en Angleterre n'obtenaient rien.

Les nerfs de Mme Bennet étaient en lambeaux. Cinq filles et aucun prétendant en vue. Après tout, leur domaine étant légué à ce M. Collins, elle ne pouvait se permettre de perdre du temps si elle voulait marier ses filles avant que le bon M. Bennet ne quitte ce monde. Comment allait-elle trouver cinq, oui, cinq bons maris pour ses précieuses filles ?

Si seulement elles avaient été musulmanes. Oh oui, Mme Bennet avait entendu de Mme Gardiner des nouvelles des plus intéressantes : que les femmes musulmanes possédaient bien des droits que l’Empire britannique n’avait même pas encore envisagés. N’était-elle pas justement venue lui rendre visite il y a quinze jours, racontant l’histoire d’un clerc qui avait voyagé jusqu’en Arabie ? Et qu’avait-il découvert là-bas en essayant de sauver ces pauvres âmes ? Quoique, si une âme avait besoin d’être sauvée, c’était bien celle de Mme Bennet elle-même, qui méritait toute l’attention de ce bon clerc. Au lieu de parcourir des milliers de kilomètres jusqu’en Arabie, il aurait mieux fait de monter jusqu’à Longbourn pour sauver ses filles de la misère et du désespoir en leur trouvant de bons maris, bien convenables.

Cependant, Mme Gardiner était revenue avec des nouvelles des plus intéressantes. Elle disait qu’Islam décrétait que les femmes, tout comme les hommes, devaient hériter de la propriété de leurs parents. Mme Bennet était hors d’elle, ébahie et envahie d’une jalousie manifeste. Si seulement l’Empire britannique imposait une telle règle. Non seulement cela, mais la femme héritait d’une partie de la propriété de son mari, et une sœur pouvait hériter d’une portion fixe de la propriété de son frère ou de sa sœur sous certaines conditions. Même la mère pouvait hériter d’une portion de la propriété de son enfant. Mme Bennet tripotait son mouchoir, se disant que les femmes musulmanes devaient mener une vie très confortable en effet, avec une telle sécurité financière.

La chère Lizzy était très intéressée et posa de nombreuses questions, mais Mme Bennet n’avait pas besoin d’entendre un mot de plus, car même elle pouvait voir la logique derrière ce commandement islamique. Oh, ses pauvres nerfs. Si seulement elles étaient musulmanes, mais hélas, elles ne l’étaient pas.

Si les Bennet avaient été musulmans, Orgueil et Préjugés de Jane Austen serait radicalement différent. Les filles n’auraient eu aucune inquiétude, que le prétendant offre cinq mille livres par an ou dix mille livres par an. La mère n’aurait pas eu à se demander ce qu’il adviendrait de sa famille si M. Bennet décédait soudainement. Les cinq filles et Mme Bennet seraient assurées de leur sécurité financière, protégées par le commandement de Dieu.

Dieu Tout-Puissant a soigneusement énuméré la répartition de l’héritage dans le Saint Coran comme un garde-fou pour les femmes :

« … mais s’il n’y a que des filles et plus de deux, alors elles auront deux tiers de ce que laissera le défunt ; et s’il n’y a qu’une seule fille, elle aura la moitié de l’héritage. Et le père et la mère du défunt auront chacun le sixième de ce qu’il laisse, s’il a un enfant ; mais s’il est sans enfant, et que ses parents sont ses héritiers, alors sa mère aura un tiers ; et s’il a des frères et des sœurs, alors sa mère aura un sixième, après paiement de tout legs qu’il aurait pu faire ou de dettes. De vos ascendants ou de vos enfants, vous ne savez pas lequel vous fait le plus de bien. Cette fixation des parts émane d’Allāh. Assurément, Allāh est Omniscient et Sage. » (4:12)

Bien qu’il soit peu probable que Jane Austen ait été familière avec l’Islam et le commandement selon lequel les femmes héritent d’une portion de l’héritage de leurs proches, son roman est une critique des véritables épreuves que les femmes anglaises de l’époque affrontaient. Les femmes devaient à tout prix trouver un bon mari pour assurer leur avenir financier, tandis que l’Islam avait déjà garanti aux femmes le droit à la sécurité financière par l’héritage, cela plus de 1200 ans auparavant. Le commandement islamique sur la division de l’héritage n’était qu’une des nombreuses façons dont Dieu protégeait les femmes. Une protection que Mme Bennet aurait sûrement appréciée, et n’aurait-ce pas été un baume pour ses pauvres nerfs ?

À propos de l’auteure : Nila Ahmad vit dans le nord-est des États-Unis avec sa famille. Elle s’intéresse particulièrement à dissiper les idées fausses concernant le statut des femmes dans l’Islam. Elle est actuellement responsable de la section féminine de The Review of Religions.