Allégations Véracité du Messie Promis

Le Mahdi doit-il apparaître parmi la famille du Prophète Muhammad (saw), les Ahlul Bayt ?

Auteur: Ali Belarbi

On reproche souvent à Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (as) de ne pas être un descendant direct du Prophète Muhammad (saw), une allégation utilisée pour remettre en question sa déclaration. En effet, les Ahadith indiquent que le Mahdi sera issu de la famille du Saint Prophète (saw).

الْمَهْدِيُّ مِنَّا أَهْلَ الْبَيْتِ

« Le Mahdi est l’un de nous, les gens de ma maison. »[1]

Tout d’abord, il faut savoir que les opposants à Hazrat Mirza Ghulam Ahmad ne connaissent pas son arbre généalogique. Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (as) nous informe dans ses écrits qu’il possède bel et bien une relation familiale avec Hazrat Fatima (ra), la fille du Saint Prophète Muhammad (saw).

Comme il a écrit dans son ouvrage « A misconception removed » :

« Cela est prouvé de mon histoire ancestrale, selon laquelle l’une de mes arrière-grands-mères appartenait à une famille noble de Sayyeds et était une descendante de Hazrat Fatimah. Cela m’a été confirmé par le Saint Prophète (sa), qui m’a dit dans un rêve :

سلمان منا اهل البيت علیٰ مشرب الحسن 


Signifiant que « Salman fait partie des gens de ma maison selon la disposition de Hasan (ra). » Il m’a ainsi nommé Salman, ce qui signifie « deux Silms » Il m’a nommé Salman, ce qui signifie « deux Silms ». Le mot Silm en arabe désigne la réconciliation. Cela signifie qu’il est décrété que deux sortes de réconciliations seraient accomplies par mon intermédiaire : la première est la réconciliation intérieure, grâce à laquelle la malice et l’amertume internes seraient éliminées ; et la deuxième est la réconciliation extérieure, qui mettra fin à toutes les causes de l’hostilité extérieure et, en manifestant l’excellence et la grandeur de l’Islam, attirera les gens d’autres religions vers elle. Il semble que celui qui est mentionné dans le Hadith sous le nom de Salman soit aussi moi-même, car la prophétie des deux réconciliations ne peut pas être appliquée à l’ancien Salman. Je déclare sur la base de la révélation divine que je suis d’origine persane et, selon le Hadith enregistré dans Kanzul ‘Ummal, les Perses ne sont pas seulement des israélites, mais font également partie de l’Ahl-e-Bait. Dans une vision, Hazrat Fatimah a placé ma tête sur ses genoux et m’a ainsi montré que je faisais aussi partie de sa descendance. Cette vision est enregistrée dans Brahin-e-Ahmadiyya.

Cependant, cet argument n’a jamais été avancé par le Messie Promis (as) pour établir la véracité de sa mission, car il ne reflète pas pleinement le sens profond de ce Hadith du Saint Prophète Muhammad (saw). »[2]

Il faut se rappeler que la droiture n’est pas quelque chose d’héréditaire ou réservé à un peuple en particulier et que la famille du Saint Prophète Muhammad (saw) ne se limite pas à sa progéniture physique. La preuve en est donnée par le Saint Coran, qui affirme qu’Allah ne se soucie pas des liens de sang, ni du peuple, mais ce qui compte vraiment aux yeux d’Allah c’est la Taqwa (la crainte et l’amour de Dieu).

Allah déclare :

يَـٰٓأَ ٱلنَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَٰكُم مِّنْ ذَكَرٖ وَأُنثَىٰ وَجَعَلْنَٰكُمْ شُعُوبًا وَقَبَآئِلَ لِتَعَارَفُوٓاْ ۚ إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِندَ اللهِ أَتْقٰكُمْ ۚ إِنَّ اللهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ

« Ô hommes, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle ; et Nous avons fait de vous des clans et des tribus afin que vous puissiez vous reconnaître. En vérité, le plus honorable d’entre vous aux yeux d’Allāh est le plus pieux parmi vous. Assurément, Allāh est Omniscient, Très-Conscient. »[3]

Ainsi, Il devient clair en étudiant le Saint Coran et la Sunna (la pratique du Saint Prophète Muhammad (saw)), qu’un véritable disciple d’un prophète d’Allah est en réalité de lui et de sa famille spirituelle. Le fait de limiter ce terme et ne l’appliquer qu’à la descendance physique est absolument faux selon l’usage du Saint Coran.

Dans le Saint Coran, les termes « De Moi » sont également utilisés par le Prophète Ibrahim (as), concernant les personnes pieuses qui ont accepté son message, comme faisant partie de lui, et de sa famille spirituelle :

رَبِّ إِنَّهُنَّ أَضْلَلْنَ كَثِيرًا مِّنَ ٱلنَّاسِ ۖ فَمَن تَبِعَنِي فَإِنَّهُۥ مِنِّي ۖ وَمَنْ عَصَانِي فَإِنَّكَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ

« Mon Seigneur, elles (les idoles) ont en vérité égaré beaucoup d’êtres humains. Alors quiconque me suit est assurément de moi et quiconque me désobéit, Tu es assurément Très-Pardonnant, Miséricordieux. »[4]

Dans l’histoire du prophète Nuh (as), une leçon de sagesse similaire se dégage concernant la véritable famille d’un prophète d’Allah. En effet, seuls ceux qui acceptent son message et lui obéissent sont considérés comme faisant réellement partie de sa famille. Allah illustre cette réalité dans les versets suivants, lorsque Nuh (as) implore Allah de sauver son fils de la noyade, car Il lui avait promis de sauver les membres de sa famille :

وَنَادَىٰ نُوحٌ رَّبَّهُۥ فَقَالَ رَبِّ إِنَّ اُبْنِي مِنْ أَهْلِي وَإِنَّ وَعْدَكَ ٱلْحَقُّ وَأَنتَ أَحْكَمُ ٱلْحَٰكِمِينَ

« Et Noé appela son Seigneur et dit : « Mon Seigneur, en vérité, mon fils est de ma famille, et assurément, Ta promesse est vraie et Tu es le plus Juste des juges. » »[5]

قَالَ يَٰنُوحُ إِنَّهُۥ لَيْسَ مِنْ أَهْلِكَ ۖ إِنَّهُۥ عَمَلٌ غَيْرُ صَٰلِحٍ ۖ فَلَا تَسْـئَلْنِ مَا لَيْسَ لَكَ بِهِۦ عِلْمٌ ۖ إِنِّيٓ أَعِظُكَ أَن تَكُونَ مِنَ ٱلْجَٰهِلِينَ

« Il dit, « Ô Noé, il n’est pas de ta famille ; en vérité, il est de mauvaise conduite. Ne me demande donc pas ce à propos de quoi tu n’as aucune connaissance. Certainement je t’avertis, afin que tu ne deviennes pas un des ignorants. » »[6]

Un prophète a le droit de considérer comme proches de lui-même des personnes n’ayant aucun lien de sang avec lui. Cette proximité ne se limite pas aux relations de parenté biologique. Elle inclut également les épouses, qui, bien qu’ayant ou non un lien de sang avec leur époux, peuvent être reconnues comme faisant partie de cette intimité. De même, cela s’applique à ceux qui, par leur proximité spirituelle, atteignent un niveau de lien si étroit avec le prophète qu’ils deviennent comme membres d’Ahl al-Bayt.

Par exemple, le Saint Prophète Muhammad (saw) a déclaré à propos du compagnon Hazrat Salman le Perse (ra) :

سَلْمَانُ مِنَّا أَهْلَ الْبَيْتِ

« Salman est de parmi nous, des gens de ma maison. »[7]

Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (as) déclare :

« Les gens qui pensent en termes physiques associent parfois le Promis à la progéniture de Hasan (ra), parfois à Hussain (ra) et parfois à Abbas (ra). Mais ce que le Saint Prophète (saw) voulait vraiment dire, c’est que le promis serait son héritier, tout comme un fils, c’est-à-dire qu’il hériterait de son nom, de son caractère, de son savoir, de sa spiritualité, et qu’il refléterait son image même. Il n’acquerra rien par lui-même mais acquerra tout du Saint Prophète et se perdra en lui au point de refléter son image. »

En vérité, de nombreuses narrations existent sur la venue de cet Imam bien guidé et son origine. Toutefois, ces récits sont parfois contradictoires et ne sont pas toujours considérés comme fiables. En revanche, la parole divine, le Saint Coran, offre une lumière claire sur sa venue et sur l’origine du Mahdi.

Allah dit :

هُوَ ٱلَّذِي بَعَثَ فِي ٱلْأُمِّيِّـۧنَ رَسُولًا مِّنْهُمْ يَتْلُواْ عَلَيْهِمْ ءَايَٰتِهِۦ وَيُزَكِّيهِمْ وَيُعَلِّمُهُمُ ٱلْكِتَٰبَ وَٱلْحِكْمَةَ وَإِن كَانُواْ مِن قَبْلُ لَفِي ضَلَٰلٖ مُّبِين

« C’est Lui qui a suscité parmi les Illettrés un Messager qui est des leurs, qui leur récite Ses Signes, et les purifie, et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils eussent été auparavant dans un égarement manifeste. »

وَءَاخَرِينَ مِنْهُمۡ لَمَّا يَلْحَقُواْ بِهِمْ ۚ وَهُوَ ٱلْعَزِيزُ ٱلْحَكِيمُ

« Et parmi d’autres des leurs qui ne se sont pas encore joints à eux. Il est le Puissant, le Sage. »[8]

حَدَّثَنِي عَبْدُ الْعَزِيزِ بْنُ عَبْدِ اللَّهِ، قَالَ حَدَّثَنِي سُلَيْمَانُ بْنُ بِلاَلٍ، عَنْ ثَوْرٍ، عَنْ أَبِي الْغَيْثِ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ، رضى الله عنه قَالَ كُنَّا جُلُوسًا عِنْدَ النَّبِيِّ صلى الله عليه وسلم فَأُنْزِلَتْ عَلَيْهِ سُورَةُ الْجُمُعَةِ ‏{‏وَآخَرِينَ مِنْهُمْ لَمَّا يَلْحَقُوا بِهِمْ‏}‏ قَالَ قُلْتُ مَنْ هُمْ يَا رَسُولَ اللَّهِ فَلَمْ يُرَاجِعْهُ حَتَّى سَأَلَ ثَلاَثًا، وَفِينَا سَلْمَانُ الْفَارِسِيُّ، وَضَعَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم يَدَهُ عَلَى سَلْمَانَ ثُمَّ قَالَ ‏لَوْ كَانَ الإِيمَانُ عِنْدَ الثُّرَيَّا لَنَالَهُ رِجَالٌ ـ أَوْ رَجُلٌ ـ مِنْ هَؤُلاَءِ ‏‏‏

« Il est rapporté par Hazrat Abu Hurairah (ra) que nous étions assis avec le Saint Prophète (saw) lorsque la sourate Jumu’a lui fut révélée. Lorsqu’il récita le verset ‘Et parmi d’autres parmi d’autres des leurs qui ne les ont pas encore rejoints’, un homme demanda : ‘Ô Messager d’Allah, qui sont ces gens ?’ Mais le Saint Prophète (saw) ne lui répondit pas. L’homme répéta sa question trois fois. Le narrateur dit que Hazrat Salman le Perse était assis parmi nous. Le Saint Prophète (saw) mit sa main sur son épaule et dit : ‘Si la foi monte vers les Pléiades, des hommes ou un homme, de parmi son peuple, la ramènera sur Terre.’ »[9]

Ainsi, dans ces versets, Allah annonce la venue d’une communauté, un groupe de croyants dans les derniers temps, parmi les non-Arabes. Ces humbles serviteurs de Dieu ressembleront aux premiers musulmans. Cette communauté naitra d’un homme d’origine persane qui sera un disciple parfait du Saint Prophète (saw), qui sera suscité au sein de la Umma, pour faire revivre la foi de l’Islam à une époque d’égarement.

À propos de l’auteur : Ali Ichou Belarbi occupe le rôle de Mohtamim Tabligh, responsable de la prédication de l’Islam et de l’Ahmadiyya au sein du Majlis Khuddam ul Ahmadiyya, l’organisation des jeunes de l’Ahmadiyyat.


[1] Sunan Ibn Majah Hadith 4085

[2] A Misconception removed, p13-14

[3] Le Saint Coran 49:14

[4] Le Saint Coran, 14:37

[5] Le Saint Coran, 11:46

[6] Le Saint Coran, 11:47

[7] At-Tabaqātul-Kubrā

[8] Le Saint Coran, 62:2-4

[9] Sahih al-Bukhari , Kitab al-Tafsir, Hadith 4897