Nous traversons une période difficile et effrayante. Les pandémies ont frappé dans le passé et ont disparu, mais le Covid-19 nous a saisis dans le monde occidental, comme aucun autre pathogène avant lui. Nos amis africains qui ont souffert si tragiquement pendant la crise d’Ebola, connaissent tout de l’impact du confinement, de la peur et de la stigmatisation, mais cela est nouveau pour la plupart d’entre nous. Covid-19 s’est propagé dans le monde entier, affectant nos vies d’une manière que beaucoup d’entre nous n’auraient jamais pu imaginer dans nos rêves les plus fous.
Alors que des mesures sont prises pour empêcher la propagation de cette maladie, jamais auparavant n’avons-nous été témoins de telles restrictions sur nos libertés fondamentales telles que le droit de voyager, le droit de socialiser dans les espaces publics, le droit de choisir nos biens et le droit de se rencontrer. La plupart des pays ont imposé des interdictions de voyager. Les frontières ont été fermées. Les lieux de divertissement ont fermé leurs portes. Les entreprises ont dû trouver des moyens pour que leurs employés puissent travailler à distance, et de nombreux travailleurs indépendants risquent de perdre leurs moyens de subsistance. L’anxiété collective a provoqué chez certains des achats de panique et le stockage de nourriture et de produits de première nécessité, conduisant à des scènes de combats sans précédent pour la nourriture et les produits de première nécessité dans les magasins.
Cependant, alors que les chaînes d’approvisionnement perturbées ralentissent la fabrication et les exports internationaux, nous voyons également des gens se rassembler pour se soutenir et s’entraider. Les commerçants collaborent pour rationner les produits et modifient les heures d’ouverture pour aider leurs clients les plus vulnérables. Alors que les gouvernements sont obligés de nous imposer l’isolement, les communautés ont trouvé des moyens innovants pour se rassembler dans les contraintes de l’isolement social. En Espagne et en Italie, les voisins des appartements chantent à travers leurs balcons et font même de l’exercice ensemble « tout en étant séparés ». Au Royaume-Uni, des volontaires affluent pour aider le National Health Service.
Les scientifiques de Harvard et leurs collègues chinois collaborent pour développer un vaccin Covid-19. Le partage des connaissances concernant les effets du Covid-19, à l’échelle internationale, est devenu primordial et plutôt que de se renvoyer la balle, les pays collaborent pour développer un vaccin. Ce sont en effet les « meilleurs moments et les pires moments », car ce n’est qu’en se soutenant mutuellement et en travaillant ensemble que nous pourrons résoudre nos problèmes. Comme l’ont dit les thérapeutes de compassion Chris Germer et Kristin Neff : « Le choix à faire est entre réagir avec peur ou répondre avec gentillesse. »
C’est cet esprit de compassion que le fondateur de la communauté musulmane Ahmadiyya, Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) a insufflé chez les musulmans ahmadis. Il a déclaré :
« Le principe auquel nous adhérons est que nous avons à cœur la bonté pour l’humanité tout entière. Si quelqu’un voit la maison de son voisin hindou en feu et ne se présente pas pour aider à éteindre l’incendie, je déclare sincèrement qu’il ne fait pas partie de ma communauté. Si l’un de mes partisans est témoin d’une tentative d’assassinat ciblant un chrétien et ne cherche pas à le sauver, je déclare sincèrement qu’il n’appartient pas à ma communauté. »
(Siraj-e-Muneer, Rouhani Khazain v. 12, p. 28)
La compassion est au cœur des enseignements islamiques. Le premier chapitre du Saint Coran nous rappelle qu’Allah est « Le Gracieux et le Miséricordieux ».
Dans les versets 3 à 7 du chapitre 107 du Saint Coran, Allah le Tout-Puissant déclare :
« …c’est celui qui chasse l’orphelin et n’exhorte pas les autres à nourrir le pauvre. Aussi malheur à ceux qui prient, mais sont oublieux de leur Prière. Ils veulent simplement être vus des hommes. »
Les enseignements islamiques nous aident même à comprendre qui sont nos voisins. Le Saint Prophète de l’Islam (sa) a dit que les voisins d’une personne comprennent au moins les quarante maisons qui l’entourent. En fait, l’ange Gabriel a tellement insisté sur les droits des voisins que le Prophète Mohammad (s.a.w.) a pensé qu’ils feraient partie des héritiers légitimes. C’est cette croyance qui pousse les membres de la communauté musulmane Ahmadiyya à aider en cette période de besoin. Des organisations comme Humanity First, une association caritative gérée par des membres de la communauté, ou la Lajna Ima’illah (l’organisation auxiliaire des dames de la communauté), la Khuddam-ul-Ahmadiyya (hommes de moins de 40 ans) et l’Ansar-ul-Ahamdiyya (hommes de plus de 40 ans) s’efforcent tous pour aider leurs compatriotes en ces temps durs en leur proposant de les aider et en leur proposant un soutien moral.
Comme Sa Sainteté, Hazrat Mirza Masroor Ahmad (aba) l’a déclaré : « En effet, le Saint Coran a déclaré que les prières de ceux qui ne respectent pas les droits de l’humanité ne seront jamais acceptées par Dieu Tout-Puissant et, au contraire, les mèneront à leur destruction […] Qu’il soit clair que chaque musulman a le devoir religieux de subvenir aux besoins de l’humanité et de traiter chaque personne, quelle que soit sa caste, sa croyance ou sa couleur, avec grâce, amour et affection. » (Discours prononcé à l’inauguration d’une mosquée à Southall au Royaume-Uni, le 23-02-2020)
Covid-19 nous a également fait réfléchir sur la façon dont nous coexistons en tant que communauté mondiale. Sa Sainteté, Hazrat Mirza Masroor Ahmad (aba) a déclaré en 2013 lors d’une allocution aux parlementaires britanniques : « Le monde est devenu un village mondial, un manque de respect mutuel et un échec à se rassembler pour promouvoir la paix nuiront donc non seulement à la région, à la ville ou au pays, mais entraîneront en fin de compte la destruction du monde entier . » (Discours prononcé devant la Chambre du Parlement à Londres, au Royaume-Uni, à l’occasion du centenaire de la communauté musulmane Ahmadiyya, le 11-06-2013)
L’épidémie du Covid-19 est un tournant pour notre société. Le monde tel que nous le connaissons ne sera peut-être plus jamais le même. Je crois que la compassion pour nous-mêmes et nos semblables nous aiderons à aller de l’avant. Comment exploiterons-nous cette compassion lorsque nous nous sentirons vraiment effrayés, telle est la question. Pour certains, cela fera partie de leur nature et pour d’autres, cela fera partie de leur foi.
Dr Sarah Wasseem – Royaume-Uni (Traduit de l’Anglais par Dr Talha Rashid)
Le coronavirus ou le COVID-19 est une pandémie mondiale qui constitue une crise sanitaire plantaire la seule solution pour échapper à la contamination c’est la prévention car il nous faut suivre nos professionnels de la santé… Soyons prudents et vigilants.